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Le point sur la situation au Proche-Orient : la communauté internationale condamne la frappe israélienne sur une école dans la bande de Gaza

Retrouvez le point sur la situation d’hier par ici.
Deux personnes ont été tuées dans une frappe israélienne qui a visé, jeudi 12 septembre, une voiture dans la province méridionale de Kuneitra, dans la partie du Golan contrôlée par Damas, a précisé l’agence officielle syrienne SANA.
Les opérations israéliennes, qui ont provoqué une catastrophe humanitaire et sanitaire dans la bande de Gaza, y ont fait 41 118 morts, d’après le dernier bilan publié par le ministère de la santé de l’enclave, administrée par le Hamas. Au moins trente-quatre personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, a-t-il précisé dans un communiqué, ajoutant que 95 125 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.
Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien Hamas après l’attaque sans précédent de ce dernier dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données officielles israéliennes.
« Deux citoyens ont été tués dans une agression israélienne menée par un drone qui a lancé un missile sur une voiture civile » sur la route reliant Kuneitra à Damas, a précisé SANA. Une source de sécurité locale a affirmé à l’AFP que « deux corps calcinés avaient été retirés d’une voiture visée par une frappe ». L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG sise au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a déclaré qu’un militaire figurait parmi les deux personnes tuées.
L’armée israélienne a confirmé, jeudi dans un communiqué, avoir « éliminé Ahmad Al-Jabr », un membre du mouvement islamiste libanais Hezbollah, « en Syrie, dans la zone de Quneitra », ajoutant avoir également mené une frappe dans une autre zone dans le sud de la Syrie.
Ce raid intervient après des frappes particulièrement violentes, attribuées par Damas à Israël, qui ont visé dans la nuit de dimanche à lundi le centre de la Syrie et fait dix-huit morts, selon les autorités, vingt-sept d’après l’OSDH.
La France a condamné « avec la plus grande fermeté », jeudi dans un communiqué, la frappe israélienne qui a visé, le 11 septembre, l’école Al-Jouni dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, faisant dix-huit morts, selon la défense civile de Gaza, dont des collaborateurs de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Le ministère des affaires étrangères allemand a jugé « totalement inacceptable » la mort de six employés de l’ONU, ajoutant que « l’armée israélienne a la responsabilité de protéger les collaborateurs de l’ONU et les travailleurs humanitaires ».
« Nous devons assurer la protection des sites humanitaires, et c’est une question que nous continuons à aborder avec Israël », a déclaré, de son côté, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors d’une visite en Pologne.
« Une école transformée en refuge pour 12 000 personnes a à nouveau été visée par des frappes aériennes israéliennes aujourd’hui », a déploré le secrétaire général des Nations unies. « Ce qui se passe à Gaza est totalement inacceptable », a souligné Antonio Guterres, sur le réseau X, déclarant que « ces violations dramatiques du droit humanitaire international doivent cesser immédiatement ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est dit « scandalisé ». « Le mépris des principes fondamentaux du droit international humanitaire, en particulier de la protection des civils, ne peut et ne doit pas être accepté par la communauté internationale. »
Le premier cycle de vaccination antipolio à Gaza, destiné à empêcher une épidémie dans le territoire en guerre et au-delà, a « probablement atteint l’objectif fixé », a déclaré, jeudi, Richard Peeperkorn, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens occupés, lors d’un point presse. « Nous sommes satisfaits » de cette campagne de vaccination, a-t-il dit.
Plus de 552 000 enfants avaient déjà reçu une première dose, jusqu’à mercredi. La deuxième doit leur être administrée dans environ quatre semaines, a précisé l’agence onusienne, au dernier jour de la première phase.
Richard Peeperkorn s’est ainsi réjoui que les parents soient venus très nombreux pour faire vacciner les enfants. Et, a-t-il dit, « nous sommes très reconnaissants quant au fait que les pauses humanitaires spécifiques à certaines zones aient été respectées pendant la campagne [de vaccination] » par les belligérants.
La guerre menée par Israël contre le Hamas provoque une « dévastation » économique d’une « ampleur stupéfiante » à Gaza et par ricochet en Cisjordanie, a dénoncé l’ONU. A Gaza, « les processus de production ont été interrompus ou détruits, les sources de revenus ont disparu, la pauvreté s’est intensifiée et étendue, des quartiers ont été éradiqués et des communautés et des villes ont été ruinées », a souligné un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) publié jeudi.
Outre le bilan humain dévastateur, le bilan économique est catastrophique. Les auteurs du rapport estiment que le produit intérieur brut de Gaza « a chuté de 81 % au cours du dernier trimestre 2023, entraînant une contraction de 22 % sur l’ensemble de l’année ». Au début de l’année 2024, entre 80 % et 96 % des biens agricoles de Gaza « ont été décimés », a précisé la Cnuced.
L’attaque du Hamas et les représailles israéliennes ont aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie voisine et provoqué un déclin économique « aussi rapide qu’alarmant ». Si la Cisjordanie affichait une croissance de 4 % sur les neuf premiers mois de 2023, l’optimisme a été « brusquement anéanti par une contraction sans précédent de 19 % au quatrième trimestre », entraînant « une baisse substantielle du niveau de vie et des revenus des ménages ».
« Le commandant de l’unité 8200, le général de brigade Yossi Sariel, a informé ses supérieurs de son intention de démissionner », a annoncé, jeudi, l’armée israélienne. Cette unité est chargée de décoder et analyser les informations obtenues par le service de renseignement.
Accusé de l’échec du 7 octobre, le service de renseignement de l’armée israélienne (AMAN) a connu une crise sans précédent et son commandant, le général Aaron Haliva, a été le premier officier supérieur de l’armée israélienne à démissionner, en avril 2024. Dans une copie de la lettre du général Sariel diffusée jeudi par les médias israéliens, l’officier demande « pardon pour ne pas avoir rempli la mission qui m’était impartie » le 7 octobre.
Le gouvernement israélien a annoncé, jeudi, qu’il révoquait les cartes de presse de plusieurs journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazira travaillant en Israël, quatre mois après avoir interdit sa diffusion et fermé son bureau en Israël. Al-Jazira est un « média qui diffuse des contenus mensongers, notamment des incitations à la haine contre les Israéliens et les Juifs, et qui constitue une menace pour les soldats de Tsahal », l’armée israélienne, explique le Bureau de presse du gouvernement (GPO).
Contacté par l’AFP, Walid al-Omari, chef du bureau d’Al-Jazira pour Israël et les Territoires palestiniens a expliqué ne pas avoir été notifié officiellement de la décision annoncée par le GPO. « Nous verrons quand ce sera le cas », a-t-il dit. Selon lui, quatorze employés d’Al-Jazira, tous de nationalité israélienne, sont actuellement titulaires d’une carte GPO.
Le Monde avec AFP
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